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ÉLOGE HISTORIQUE

noies. Ces Tnstitutes sont un recueil, rangé par ordre de matières et distribué par litres, de passages écrits d’un style court et concis en forme de maximes, d^axiomes, de sentences, et tirés des textes originaux de notre droit et des ouvrages des jurisconsultes françois. M Loysel a ajouté à ces pa.^sages quelques proverbes remplis de sens. Ce recueil, qui contient les principes, les règles, et le précis du droit françois, fut très-bien reçu du public, lorsqu’il le fit Imprimer en 1G07, à la fin de ïlnslituUon au Droit françois de Coquille. Il s’en fit depuis plusieurs éditions ; mais cet ouvrage avoit besoin d’un commentaire, soit par rapport à la difficulté de la matière, soit à cause de l’obscurité du style qui est quelquefois énigmatique et semblable à celui des oracles. M® Paul Challihes, avocat au Parlement, en 1GG5, fit réimprimer à Paris avec des notes, les JnslilHtes coulumières qui éloient devenues rares. M. de Laurière, qui trouvoit ces notes superficielles et peu exactes, entreprit d’en faire de nouvelles. 11 y travailla longtemps et les retoucha souvent, puisque dès l’année 1G92, à la fin de la préface de son Traité des amortissements , il avoit fait espérer qu’il les donneroit dans peu au public ; enfin elles parurent eh niO. On les regarde communément comme son meilleur ouvrage. Le plan de celui qu’il commentoit l’engagea & traiter de toutes les parties du droit françois, et il n’y en avoit pns une qu’il n’eût approfondie. Il eut soin d’indiquer sous chaque règle l’ouvrage d’où M. Loysel l’avoit puisée ; il fit quelques corrections dans fon texte, il releva quelques *fau tes qui lui étotcnt échappées, et il mit à la tête du livre un Abrégé de sa vie. Le texte de Loysel et le commentaire forment un livre très-varié, quelquefois même amusant, et qui peut être utile non-seulement aux jurisconsultes, mais même aux gens de lettres, du moins à ceux qui s’intéressent à notre histoire. Comme la vie de M. de Laurière n’a été qu’une étude continuelle, il acquéroit tous les jours de nouvelles connoissances : elles l’ont mis en état de faire des additions très-considérables à son commentaire sur Loysel, et il y a lieu d’espérer qu’elles verront bientôt le Jour (1).

En 1715, M. de Laurière donna son Traité des Inslilutions et des Substitutions contractuelles . Il roule sur une matière pure de droit, abstraite et difficile. M. de Laurière y proposa (1) Celte édiliOD a paru en 1783. Y. sup., p. xl.