Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/140

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            Un fantassin presque un enfant
            Bleu comme le jour qui s’écoule
            Beau comme mon cœur triomphant
            Disait en mettant sa cagoule


            Tandis que nous n’y sommes pas
            Que de filles deviennent belles
            Voici l’hiver et pas à pas
            Leur beauté s’éloignera d’elles


            Ô Lueurs soudaines des tirs
            Cette beauté que j’imagine
            Faute d’avoir des souvenirs
            Tire de vous son origine


            Car elle n’est rien que l’ardeur
            De la bataille violente
            Et de la terrible lueur
            Il s’est fait une muse ardente


Il regarde longtemps l’horizon
Couteaux tonneaux d’eaux
Des lanternes allumées se sont croisées
Moi l’horizon je combattrai pour la victoire