Page:Apollinaire - L’Enfer de la Bibliothèque nationale.djvu/239

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querant fortune, et belistre d’icelle, nommé Calianthe ; où vous voirez le Deigma de l’intelligence des Lunettiers de Calabre avec le pape Grégoire, leur confédéré, qui fut telle que tous les enfants perdus s’estant rencontrez de hasard en un mesme chemin, ils se perdirent tous perdus ensemble, et fut dict ce temps-là le temps perdu. Et bien, Couillus, Couilletez, Couillards, Couillardes, Couillauds, Couillaudes, Couillatises et Couilletans, est-ce rien cela ? Hem ? Qu’en monopolle-balisez-vous ? est-ce rien ? Ouiy, je vous affie, c’est quelque chose, et des plus superlificoquentieux ; escoutez donc, viedazes, escoutez que dict le paillard : ventre sus ventre, quels trinquenailles, quels gallefretiers !… »


Reboul est aussi l’auteur de quelques ouvrages dirigés contre les ministres protestants ; l’un d'eux a pour titre : Actes du Synode universel de la Saincte Réformation (A Montpelier, chez le libertin, imprimeur juré de la Saincte Réformation, 1660, in-12). Une grande partie de ce livre est formée d’une suite de harangues prononcées par des personnages odieux et ridicules. À la page 339, on trouve celle d’une dame députée de tout le corps des femmes de religion contre la doctrine de Calvin, doctrine par laquelle toutes les femmes sont des putains. Plus loin, Luther est appelé « prophète de merde  », et Reboul cite, à cet égard, les vers suivants :


stercora cum parse ducat quocumque Lutherus,
Oreque spurciloquo non nisi stercus habet


La Cabale des Reformez est également une suite de harangues burlesques. Le Synode conjugal ou Aloysia Sacra, Paris, an IV, 2 parties, in-18, qui a été, en 1815, l’objet d’une condamnation, n’a aucun rapport avec le Premier acte du Synode nocturne. Ce sont des conférences ou dialogues contre le divorce, dialogues où la Bible, les Pères, et surtout Sanchez sont examinés, dans ce qu’ils ont de plus scabreux.

Après avoir parcouru diverses parties de la France en se livrant à son goût pour la polémique, Reboul passa en Italie où l’attendait une triste fin. Il fut mis à mort à Rome, le 25 septembre 1611, en châtiment de la publication de L’apologie pour ceux d’entre les Anglais catholiques qui refusent de prêter le serment d’allégeance, exigé par Jacques premier, en 1606 (Rome, par Reboul, 1611).