Page:Apollinaire - L’Hérésiarque et Cie.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Où êtes-vous donc ? m’écriai-je, en regardant de tous côtés sans parvenir à me faire une idée de l’endroit où mon ami pouvait se cacher.

Je découvris seulement sa fameuse houppelande gisant sur le trottoir, à côté de ses non moins fameuses pantoufles.

— Voilà un cas, pensai-je, où la nécessité a forcé Honoré Subrac à se dévêtir en un clin d’œil. Je vais enfin connaître un beau mystère.

Et je dis à haute voix :

— La rue est déserte, cher ami, vous pouvez apparaître.

Brusquement, Honoré Subrac se détacha en quelque sorte de la muraille contre laquelle je ne l’avais pas aperçu. Il était complètement nu et, avant tout, il s’empara de sa houppelande qu’il endossa et boutonna le plus vite qu’il put. Il se chaussa ensuite et, délibérément, me parla en m’accompagnant jusqu’à ma porte.

*
* *

— Vous avez été étonné ! dit-il, mais vous comprenez maintenant la raison pour laquelle je m’habille avec tant de bizarrerie. Et cependant vous n’avez pas compris comment j’ai pu échapper aussi complètement à vos regards. C’est bien simple. Il ne faut voir là qu’un phé-