Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/134

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« Je reprends mon récit !

« Un soir, à l’heure du souper, l’elder Lubel Perciman revint chez lui avec une épouse nouvelle, à laquelle le Prophète venait de le sceller, c’était cette Française nommée Paméla Monsenergues, qui porterait désormais le nom de Paméla Perciman.

« Elle avait longtemps résisté aux avances que lui avaient faites de jeunes mormons, mariés ou encore célibataires, et si elle s’était décidée en faveur de Lubel Perciman, c’est que ses épouses étaient jeunes, agréables à voir, qu’elles étaient venues la visiter dans la demeure de Brigham Young où la Française avait reçu l’hospitalité.

« Je reconnais bien là ma grand’mère, dit Elvire. Elle aimait les femmes et, pour ma part, je n’en ai jamais rencontré de mal. »

« Lubel Perciman, reprit le vieux Mahner, était Anglais de Londres ; il avait été attiré au Grand Lac Salé par la polygamie. La pensée qu’il aurait un harem