Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/18

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façon à déchaîner la joie de l’assistance.

« Mais j’avais horreur de cette vie où le repos, la tendresse et la douceur ne tenaient aucune place. Sans une amie que je m’étais faite, une danseuse de restaurant, Française de vingt-huit ans, je n’aurais pu rester un mois en Russie. Elle était en secret la maîtresse du vieux général Breziansko qui, devenu gâteux, et donnant dans une dévotion à la fois démesurée et incertaine, confondait à son propre usage ce que disent les Évangiles à propos de la résurrection de la chair et ce qu’ils racontent touchant la Flagellation. »

La brune Georgette, si tendre avec Elvire qui était la vrille, devenait un vrai démon quand il s’agissait de cingler la vieille peau du général Breziansko et elle mettait à bien remplir cet office un soin d’autant plus minutieux que chaque fois que la réussite couronnait ses efforts, elle touchait une somme équivalente à vingt-cinq mille francs de notre monnaie ; mais l’événement était rare, nonobstant quoi