Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/73

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pas non plus l’affreuse saleté des faubourgs parisiens, ces maisons épouvantables où vivent dans une promiscuité écœurante et parmi la vermine nauséabonde les ouvriers et les petits bourgeois.

Dans ces rues étroites et tortueuses, l’odeur de la pourriture essaie de vaincre la fétidité de l’urine qui, souillant Paris tout entier, stagne en flaques, écume dans les ruisseaux, et s’allie à la puanteur des excréments d’hommes et de bêtes qui l’accompagnent.

Nulle part en Europe je n’ai regretté comme à Paris ce que l’on y appellerait la franche sauvagerie de nos contrées.

Les façades lépreuses, témoins d’un grand nombre de révolutions, ont l’air de vieilles femmes, de squaws usées par la vie et par les durs traitements que les Peaux-Rouges, ces restes malheureux du malheureux peuple des Lamanites, font subir à leurs femmes.

D’autre part, la nature est ici, comme partout en Europe, plus mesquine que dans notre patrie, et, en particulier, les