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Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/123

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II

Procréation

À deux lieues de Spa, sur la route bordée d’arbres tordus et de buissons, Viersélin Tigoboth, musicien ambulant qui arrivait à pied de Liége, battait le briquet pour allumer sa pipe. Une voix de femme cria :

« Eh ! monsieur ! »

Il leva la tête et un rire éperdu éclata :

« Hahaha ! Hohoho ! Hihihi ! tes paupières ont la couleur des lentilles d’Égypte ! Je m’appelle Macarée. Je veux un matou. »

Viersélin Tigoboth aperçut sur le bord de la route une jeune femme brune, formée de jolis globes. Qu’elle était gracieuse en jupe courte de cycliste ! Et tenant d’une main son vélo, tandis