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À SA MARRAINE


17 septembre 1915


Chère Madame,

Je ne connais pas « l’allure » des correspondances de « marraine » à « poilu ». Vous m’avez témoigné de l’intérêt et avec une grâce incomparable, ce qui m’a beaucoup touché. Vous jugerez vous-même de l’allure de notre correspondance et m’en écrirez, s’il vous plaît, ou cesserez de m’écrire selon votre bon plaisir qui, en ce cas, doit être respecté et non mon agrément.

Vous me flattez évidemment pour ce qui concerne la distinction de mon esprit. Au cas où elle existerait, elle s’aperçoit peu dans mes lettres et se trouverait plutôt dans mes livres.

Dans la vie, je n’ai pas plus de distinction que n’en ont la plupart des hommes. Je suis souvent