Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/284

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— C’est vrai, je n’ai rien remarqué de tel chez vous ; mais peut-être ressemblez-vous quand même à ces deux hommes. Non, Paul, croyez-moi, je vous aime beaucoup, je vous crois mon meilleur ami ; mais je ne puis vous épouser : c’est impossible, impossible.

Je pris mon chapeau.

— Où allez-vous ? Ne pouvons-nous plus rester ensemble parce que nous ne nous marions pas ?

Je me rassis et nous nous tûmes.

Il y a des personnes avec qui le silence même est aisé. Maria Pétrovna est de celles-là ; mais après l’entretien que nous venions d’avoir, nous étions gênés, et nous fûmes soulagés d’entendre retentir la sonnette de l’escalier. C’était le médecin.

Quand il m’aperçut, son visage exprima d’abord une véritable stupeur, puis l’indignation et enfin l’ironie.

— Eh bien, mon cher Pavlik, je vous remercie… je ne m’attendais pas… voilà comment vous reconnaissez mes soins… Sans doute, je ne suis ni votre père, ni votre tuteur, et je ne puis vous défendre de vous tuer si la fantaisie vous en prend ; mais ce que je ne veux pas, c’est recevoir de l’argent pour des visites inutiles : cherchez donc un autre mé-