Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/30

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de sorte qu’étant retourné à Rome, et se voulant consacrer au service d’Osiris, il n’avoit pas assez d’argent pour soutenir la dépense, à quoi l’exposoient les cérémonies de la réception. Il engagea jusqu’à son habit pour faire la somme nécessaire ; après quoi,

    de sa vocation à la confrérie d’Osiris. Il étoit hypothéqué à cette mystérieuse congrégation, les promesses étoient données ; mais, comme on n’a jamais rien fait pour rien, il falloit payer quelque chose pour les cérémonies inaugurales, et il n’avoit pas de quoi fournir à cette dépense ; il fallut, pour ainsi dire, qu’il vendît jusqu’à sa chemise : la divinité qui le pressoit, ne lui indiqua point d’autre ressource. Jamque sæpiculè non sine magna turbatione stimulatus postremo jussus veste ipsa mea quamvis parvula distracta sufficientem corrasi summulam, et idipsum præceptum fuerat specialiter. Ad tu, inquit, si quam rem voluptati struendæ molileris laciniis tuis nequaquam parceres, nunc tantas cerimonias aditurus impœnitendæ te pauperiei contaris committere (Apul. Metam. lib. xi.). Alors il n’attribuoit son indigence qu’aux frais de ses voyages ; mais, dans l’autre rencontre dont j’ai parlé, il dit qu’il avoit dépensé beaucoup à faire de bonnes œuvres, à secourir ses amis, à reconnoître les soins de ceux qui l’avoient instruit, à doter les filles de quelques-uns d’eux. Il ajoûte qu’il n’avoit pas fait difficulté d’acheter, au prix de son patrimoine, le mépris de son patrimoine : mépris qui est un bien plus considérable que le patrimoine même. C’est parler en philosophe cela. Si tamen nescis, c’est ainsi qu’il adresse la parole à son délateur (Apul. Apol.), profiteor mihi ac fratri meo relictam à patre H—S. vicies, paulò secus ; idque à me longa peregrinatione et diutinis studiis, et crebris