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CONTES DE PROVENCE

Les cartes tournèrent et Pitalugue perdit.

« Quitte ou double ?

— Quitte ou double ! »

Pitalugue perdit encore.

« Maintenant le tout contre ta semence. »

Pitalugue accepta. Il était fou, ses mains tremblaient.

« Non ! grommelait-il en donnant, je ne perdrai pas cette fois, les cartes ne seraient pas justes. »

Il perdit pourtant ; et l’heureux Fra, chargeant le sac d’un tour de main, lui dit :

« La prochaine fois, Pitalugue, nous jouerons l’âne. »

Que faire ? Rentrer, tout avouer à la Zoun ? Pitalugue n’osa pas, la mesure était comble. Acheter d’autre semence ? Le moyen, sans un rouge liard !

En emprunter à un ami ? Mais c’eût été rendre l’aventure publique. Assuré du moins de la discrétion du barbier