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FRIQUETTES ET FRIQUETS

manière de jardin, spacieux certes, mais clos de murs, dont les sentiers sont sablés avec du gravier de rivière et dont les arbres sont taillés.

Vainement le malheureux Jacque, sentant sa journée compromise et décidément évanouies les joies amoureuses qu’il s’en promettait, essaya de démontrer à Frison, personne têtue, que, par suite des révolutions et des guerres, le parc de Saint-Cloud, comme tant d’autres parcs, est redevenu presque un bois, et que, sans parler de l’incomparable perspective qui, du haut des terrasses, se déroule sur la vallée de la Seine et sur Paris, blanche Babylone piquée de points d’or dans une vision de mirage, on y trouve encore, loin des endroits connus du public et trop frayés, des sentiers discrets, de vieux arbres… Mademoiselle Frison n’en voulait point démordre.

— Et en fait de fleurs ? disait-elle.

— Mais, ma Frison, il y a des fleurs, plus belles même que dans les bois, fleurs riches et rares, fleurs royales, survivantes d’anciens parterres qui, paradoxalement, çà et là, fleurissent au milieu des ronces.