Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
FRIQUETTES ET FRIQUETS

la tête un rêve, dans le cœur un vague caprice de muguets ou de violettes cherchés à deux, les mains se rencontrant, parmi la fraîcheur des brins d’herbe. Et certes, à la plus amoureuse alcôve du monde, la plus exquise et la mieux close, elle eût, cette après-midi là, préféré tel retrait ombreux où, ajoutant toujours quelque chose encore au bouquet jamais assez gros, hypocritement on s’attarde, avec des noisetiers pour courtines et le ciel bleu pour ciel de lit.

Or Jacques, qui la devinait :

— Mais tu pourras, Frison, nous faire ta surprise. Puisque le parc est traversé, puisque nous voici devant l’autre grille, rien n’empêche d’aller dans les bois de Garches par exemple, à Ville-d’Avray, aux Fausses-Reposes et jusqu’aux étangs de Saint-Cucufa, chercher un bouquet, dix bouquets qui ne devront rien à personne.

— Et au retour, pour traverser de nouveau le parc ?… interrogea Frison tenté.

— Au retour, c’est bien simple, nous demanderons une carte au gardien.

Alors, fraternellement, Jacques expliqua