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LA PETITE PERSONNE BIEN TRANQUILLE

beauté provocante qui saute aux yeux comme un jeune chat prêt à griffer ; une beauté intime, enveloppée, ne se laissant pénétrer qu’à la longue. Mignonne plutôt, les grandes tailles font se retourner les passants ! mignonne, mais sans être naine. Ni brune, ni blonde : châtaine, avec des yeux indécis et doux.

Tranquillement vêtue surtout, la petite personne bien tranquille. Un corsage noir égayé d’un léger ruban ; et, pour coiffure, un de ce bibis qu’en trois coups de poing, d’un ruban, les Parisienne se fabriquent.

Car elle serait Parisienne et travaillerait. Chaque soir, je l’attendrais au sortir de l’atelier. Le dimanche nous irions à la campagne, nous cueillerions des fleurs dans l’herbe et cela paraîtrait délicieux.

Je ne la trouvai pas tout de suite, oh ! non, la petite personne bien tranquille.

Vainement, revenu à la vie normale et toujours couché avant minuit, je m’éveillais avec les balayeurs, à l’aube, pour surveiller, tantôt sur une rive et tantôt sur l’autre, rue du Faubourg-Poissonnière et rue de Rennes, la des-