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LE BOUTON DE BOTTINE

d’une verdurette fontinale, — car dans mon ruisseau, parmi mes mousses, poussent comme à plaisir, sans doute apportées par la brise, des plantes que je ne semai point, — il me sembla que, pour passer un simple peignoir et coiffer un chapeau de paille, Lucile s’attardais un peu.

J’appelle Lucile, pas de réponse. Je cogne, silence de tombe. J’entre : la vraie scène m’attendait.

Tassée toute au creux d’un fauteuil, languissante, les yeux en larmes, digne pourtant dans sa colère, Lucile, d’abord, m’accueillit d’un sourire désabusé. « Pas un mot ! dit-elle ; j’ai la preuve ! »

En effet, entre son index et le pouce, elle tenait la preuve, objet minuscule qui luisait comme un diamant noir. « Regarde ce que j’ai trouvé, oh ! sans chercher, bien au hasard !… — Mais c’est un bouton de bottine. En quoi ce bouton ?…

Ah ! mon ami, jamais neiges alpestres ou apennines, fondant subitement sous l’influence des vents chauds d’Afrique, n’ont roulé plus d’eaux torrentueuses dans les