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LE BON GENDARME

matin par un, j’ignore lequel ! des trois Piémontais employés à paver le passage d’âne, et que j’avais surpris en train de piller la maison. L’ont-ils pillée, au moins ?

— Hélas ! répondit Saladine.

— On ne les a plus vus ?

— Et on ne les reverra jamais !

— Donc, leur absence les dénonce. Ils avaient, d’ailleurs, monsieur le gendarme, autant que la nuit me permettait de voir, de fortes bottes non cirées, et se parlaient en italien. »

L’air fâché, bonhomme et méfiant, le gendarme m’écoutait dire. Il ajouta :

— « Nous avons constaté le vol, et vos dépositions concordent. Nonobstant, le coup de fusil m’étonne. Ce n’est pas du fusil que se servent généralement les Piémontais.

— J’ai pourtant reçu une balle.

— Sans doute !… Mais venant ainsi de simples Piémontais, une balle n’est pas dans l’ordre, reprit le gendarme qui, évidemment, avait ses soupçons et son idée. Ne vous connaîtriez-vous pas, par hasard, quelque rival, quelque ennemi ?