Pendant toute la longue descente, Norette, qui marchait à côté de ma monture, n’a pas même daigné m’adresser la parole. Elle s’entretenait avec son père, indifférente, d’un procès qui les appelle à Arles et, sans doute, nécessitera un long séjour. Peut-être même, par suite d’intérêts nouveaux, leur faudra-t-il quitter, à tout jamais, le Puget-Maure. Et moi, alors, que deviendrai-je ?
Mais Norette ne me voit pas.
Norette s’inquiète peu de mes peines.
Elle est bonne, pourtant ; le sort de Misé Jano l’inquiète.
— « Bah ! lui dit M. Honnorat, nous en ferons cadeau à Peu-Parle ; ce maniaque aime les bêtes, Misé Jano ne peut qu’être heureuse avec lui. »
Et Mlle Norette approuve tout en caressant de la main, sa main brune et souple que j’ai pressée, le poil bourru de Saladin.
Comme cela ressemble peu à l’aurore de notre amour, à nos courses dans la montagne, quand j’étais jaloux de Ganteaume et que Misé Jano nous suivait !
La surprise, c’est patron Ruf avec Tardive