Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/73

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de meubles d’il y a cent ans le fouillis le plus bizarre du monde.

Rien d’ailleurs qui sente le culte du bibelot, inconnu, Dieu merci ! sur ces hauteurs ; mais quelque chose de patriarcal, la trace restée de plusieurs générations.

Mlle Norette m’explique qu’en effet on a de tous temps beaucoup voyagé dans la famille.

Puis elle ouvre un petit coffre en chêne cerclé de bandes de fer, et me montre des colliers en perles, en corail, ayant généralement pour agrafe une monnaie grecque ou bien une pierre gravée antique, des chapelets de sequins, de lourds bracelets d’argent, des gorgerins d’un style raffiné et barbare, toutes sortes de joyaux rapportés de très loin à des aïeules, des bisaïeules dont elle se rappelle les noms.

Je demande à voir la clochette. Alors Mlle Norette se trouble ; Mlle Norette, paraît-il, ne l’a plus. Elle l’a rendue à son père qui y tient beaucoup, comme souvenir.

— « Mais ne lui racontez pas ce qui est arrivé, ne lui dites jamais que vous l’avez eue entre les mains. »

Et pour rompre une conversation qui la