Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/78

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colore si pittoresquement les imaginations méridionales.

Il s’agit maintenant de l’arrière-grand-oncle Imbert. Imbert-Pacha, comme on disait, qui, parti mousse sur ses douze ans, avait à peu près parcouru toutes les mers dans un temps où les marins ne connaissaient que la voile et où il y avait quelque mérite à naviguer.

Après un certain nombre de fortunes vivement faites et aussitôt mangées, grand-oncle Imbert, le futur Imbert-Pacha, se trouvait un jour, en qualité de simple matelot, dans un riche port d’Arabie.

Le bateau amarré complétait son chargement, l’équipage courait les cafés de la ville. Et grand-oncle Imbert, dont la bourse était vide, essayait de tuer le temps en se promenant sur le quai.

Un quai superbe, et long, et large, avec des dalles de marbre blanc dont la réverbération brûlait les yeux !

Quelqu’un vint à passer, un gros personnage du pays sans doute, vêtu de soie, couvert de bijoux, traînant un manteau tout en perles, et flanqué de deux belles esclaves qui l’abritaient d’un parasol et l’éventaient d’un éventail.