Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/154

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Un soir donc qu’Anselme, à son habitude, achevait de souper avec une demoiselle en rouge, au cabaret, dans un cabinet aussi particulier qu’un cabinet peut l’être, madame Olleris qui, grâce à la complicité d’un garçon, depuis plusieurs minutes écoutait, ouvre la porte et se présente, furieuse et majestueuse.

— « Enfin, je t’y pince avec ta grande… »

Le mot bringue s’arrêta sur ses lèvres. Car ce n’était pas une grande bringue, la grande bringue rêvée ; au contraire ! une personne ample, étoffée, ne manquant même pas d’un certain air de ressemblance avec la belle madame Olleris.

Et madame Olleris, sa colère tombée :

— « Mais elle est grasse… il fallait le dire… Et moi qui croyais… Si j’avais su… »

Puis, tandis que le brave Anselme, toujours sans comprendre, soldait machinalement l’addition, tandis que la demoiselle en rouge, comme une personne qui en a vu bien d’autres, défripait ses dentelles avec philosophie, la bonne madame Olleris se mit à pleurer, et les larmes qui ruisselaient, abondantes, de ses grands beaux yeux, étaient presque des larmes de joie.