Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

illustres que cela reposait de venir ainsi, autour d’une table bien garnie, exercer une fois par semaine l’état de simple mortel.

Après quoi il réfléchit et trouva l’invitation singulière.

Flâneur par état, car nous ne saurions compter comme travail quelques rares heures de ministère, le bon Eustache, à force d’y mettre du sien, se trouvait être, en fin de compte, occupé du matin au soir. Toujours en l’air, toujours en course, Eustache pour un million ne se serait pas dispensé d’assister à un bal, à un concert, à une pièce nouvelle. Comment cette fatigante vocation lui était-elle venue ? Je l’ignore. Mais Eustache, le bon Eustache, sans que la chose l’amusât précisément, s’était fait un devoir d’être partout. Ingénument ! il s’y croyait nécessaire. Le fait est que les journaux citaient parfois son nom et qu’une salle de première eût paru vide sans Eustache. Bref ! Paris ne pouvait se passer d’Eustache, et Eustache ne pouvait se passer de Paris.

Du Laus, au contraire, ayant entrepris de faire tenir en une série de dessins, à la fois précis et suggestifs que les amateurs s’arrachaient, un tout petit coin du Paris moderne, ne pouvait mener à bonne fin un tel travail qu’à la condition de fuir Paris avant tout. Il vivait donc seul rue Notre-Dame-des-Champs, entre Marie et sa Louison, dans une maisonnette à atelier,