Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/217

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— Lemanceau ?… Hardouin ?…

— Tu n’as pas besoin de comprendre. Je t’expliquerai cela tout à l’heure… Et maintenant, à table ! Dix heures sonnent, nous devons être rendus à la mairie avant onze heures ; il nous reste tout juste le temps de faire un bout de collation sur le pouce.

Le déjeuner fut gai. On causa longuement de ce M. Lemanceau et de cette Mlle  Hardouin qu’Eustache ne connaissaient pas et qu’il était censé connaître. Mais Louison se montrait insistante, et Eustache dut, à la joie de Du Laus qui s’amusait de son embarras, raconter que Lemanceau — ah ! ce gaillard de Lemanceau ! — était un blondin à moustaches brunes, et décrire, de la couronne jusqu’aux bottines, la toilette qu’aurait Mlle  Hardouin.

Louison partie, il se fit un silence qu’Eustache rompit le premier.

— « Ah ça ! me direz-vous…

— Tu ne devines pas ?

— Non.

— Tu ne devines pas que Lemanceau c’est moi, et que mademoiselle Hardouin c’est Marie ? Deux pseudonymes que nous avons pris pour ne pas mettre Louison dans la confidence. Toi, tu es convoqué comme témoin.

— Mais…

— Voyons, Eustache, ne fais pas la bête ; tu savais tout depuis longtemps… Eh bien oui,