Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/223

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tallin singularisé d’un léger accent exotique, c’était une de ces beautés neigeuses et blondes qui, attirantes partout, deviennent particulièrement irrésistibles en pays méridional pour quelqu’un excédé comme je l’étais par six mois de teints d’ambre, de regards embrasés et de crinières couleur de nuit.

On ne fut pas long à s’entendre.

La côte de Saint-Raphaël à Monaco est vraiment l’idéal théâtre pour improviser entre amoureux la comédie du « sans lendemain ». Le manque de temps, l’imprévu des rencontres, l’appréhension des prompts départs mettent le plus timide dans l’obligation de brusquer ses préliminaires. Et puis, si par hasard votre courage avait besoin d’aide, il n’existe pas de valets fripons ni de soubrettes, de Crispin ni de Marinette dont les discours, pour une entremise galante, vaillent les délicieux mauvais conseils que soupire la brise soufflant sur les clos d’orangers.

Nous nous étions attardés près de la mer, à ramasser dans le sable fin frangé d’écume, aux pieds des croûlantes dunes blondes ou s’échevèlent les tamaris, des galets brillants, des coquilles nacrées, et, quelquefois, trouvaille importante un menu fragment de corail.

Les nuits tombent vite là-bas. La mer imprégnée de soleil et lumineuse encore quand le ciel s’obscurcit déjà avait fait oublier le temps.