Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/270

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pas paysan, un seau de bois dans chaque main…

Un grand vacarme, cris et bruits d’ailes, vient m’arracher à cette contemplation bucolique.

Il y avait là, derrière moi, cinquante, cent, deux cents moineaux en train de s’ébattre sur la façade d’une maison inhabitée.

Des moineaux partout, à l’appui rouillé des fenêtres, le long des étroites corniches qu’un peu de mousse verdissait, et jusque là-haut dans les gouttières.

On les sentait chez eux, pleins d’insolence, sans la crainte que personne vint les déranger. Car jamais, depuis des années, les persiennes ne se sont ouvertes ; jamais il n’apparaît une servante pour secouer ses tapis, une femme pour arroser son pot de fleurs.

La maison est aux moineaux ! les moineaux le savent et abusent. Ils se querellent, se poursuivent et, des quatre coins de l’horizon, attirés par le bruit et soudain visibles sur le ciel comme des étoiles noires qui viendraient d’éclore, arrivent sans cesse d’autres moineaux.

En habit gris, casqués de noir et le col superbement rehaussé d’un éclatant gorgeron rouge, les mâles guettent les femelles qui, s’aidant du bec et de la queue, accrochées aux moindres aspérités, cramponnées aux plus inaccessibles endroits, jouent la coquetterie, font des grâces.