Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/57

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que les plus dispersés se retrouvent et se résument ?

Aussi fallait-il voir l’installation du réduit en question chez Gaëtan ! Un plafond à jours, un pavé de marbre, le meuble principal fait d’onyx veiné s’évasant en courbe élégante et, tout autour de la salle spacieuse et claire, un vaste aquarium à hauteur d’appui ou plutôt, à demi-voilée par le feuillage découpé de plantes vertes en rangée, une rivière aux murs de cristal, pleine d’eau courante, où, jetant des reflets de métal et de pierreries, se jouaient d’énormes cyprins.

Ces cyprins, collection unique rassemblée à grand prix dans les quatre parties du monde, étaient l’orgueil de Gaëtan. Il passait avec eux des heures. Et, sûr qu’ils seraient admirés, rien ne lui était plus agréable que de voir un visiteur, un ami, se glisser discrètement vers la pièce où il les logeait.

Le hasard malicieux voulut qu’au courant de la soirée, le peintre Émile sortant, la douce Angéline s’apprêtant à entrer, tous deux et nez à nez se rencontrassent dans l’entrebâillement de la porte.

Éblouie par les somptuosités du lieu, Angéline d’abord crut s’être trompée. Mais le peintre lui dit :

— « C’est bien là !

— T’épatant !… » s’écria la douce Angéline.