Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/12

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JULIE.

Tu me surprends qu’elle ait pu attirer tant de monde avec si peu de beauté qu’elle a. Assurément son hôtesse lui avoit donné quelque diablerie pour rendre les hommes ainsi fous après elle.

MAGDELON.

Je ne sais pas comme tu la trouves, mais elle me paroit assez agréable : sa taille est assez haute et bien prise, elle est d’une grande blancheur, son enbonpoint n’a rien d’incommode, son visage et ses mains marquent la fraîcheur d’une jeune fille ; elle a de beaux yeux vifs, qu’elle sait rendre languissans comme elle veut. As-tu vu sa gorge ? Ses tettons sont éloignés, ronds et toujours fermes ; elle est étroite de ceinture et large aux fesses, ses cuisses sont assez grosses, et sa peau est fort douce à toucher. Elle a les mottes de son affaire relevées avec de petits poils blonds ; et une de ses amies m’a assuré que son trou étoit toujours demeuré étroit et petit. Avec tout cela ses manières charment encore plus.

JULIE.

Achève, je t’en prie. Qu’est-ce qu’il y a dans ses manières qui te plaît tant ?

MAGDELON.

Je ne le saurois bien exprimer. Elle fait bonne mine