Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

depuis quelques années, est, quant à son origine, une découverte de Volta.

Cette découverte devait faire croire que certains phénomènes naturels, que ceux, par exemple, des terrains enflammés et des fontaines ardentes, avaient une cause semblable ; mais Volta savait trop à quel point la nature se joue de nos fragiles conceptions, pour s’abandonner légèrement à de simples analogies. Il s’empressa (1780) d’aller visiter les célèbres terrains de Pietra Mala, de Velleja ; il soumit à un examen sévère tout ce qu’on lisait dans divers voyages sur des localités analogues, et il parvint ensuite à établir, avec une entière évidence, contre les opinions reçues, que ces phénomènes ne dépendent point de la présence du pétrole, du naphte ou du bitume ; il démontra, de plus, qu’un dégagement de gaz inflammable en est l’unique cause. Volta a-t-il prouvé avec la même rigueur que ce gaz, en tout lieu, a pour origine une macération de substances animales ou végétales ? Je pense qu’il est permis d’en douter.

L’étincelle électrique avait servi de bonne heure à enflammer certains liquides, certaines vapeurs, certains gaz, tels que l’alcool, la fumée d’une chandelle nouvellement éteinte, le gaz hydrogène ; mais toutes ces expériences se faisaient à l’air libre. Volta est le premier qui les ait répétées dans des vases clos (1777). C’est donc à lui qu’appartient l’appareil dont Cavendish se servit en 1781 pour opérer la synthèse de l’eau, pour engendrer ce liquide à l’aide de ses deux principes constituants gazeux.

Notre illustre confrère avait au plus haut degré deux