Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/234

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qualités qui marchent rarement réunies : le génie créateur et l’esprit d’application. Jamais il n’abandonna un sujet, sans l’avoir envisagé sous toutes ses faces, sans avoir décrit ou du moins signalé les divers instruments que la science, l’industrie ou la simple curiosité pourraient y puiser. Ainsi, quelques essais relatifs à l’inflammation de l’air des marais, firent naître d’abord le fusil et le pistolet électriques, sur lesquels il serait superflu d’insister, puisque des mains du physicien ils sont passés dans celles du bateleur, et que la place publique les offre journellement aux regards des oisifs ébahis ; ensuite la lampe perpétuelle à gaz hydrogène, si répandue en Allemagne, et qui, par la plus ingénieuse application de l’électrophore, s’allume d’elle-même quand on le désire ; enfin, l’eudiomètre ce précieux moyen d’analyse dont les chimistes ont tiré un parti si utile.

La découverte de la composition de l’air atmosphérique a fait naître de nos jours cette grande question de philosophie naturelle : La proportion dans laquelle les deux principes constituants de l’air se trouvent réunis, varie-t-elle avec la succession des siècles, d’après la position des lieux suivant les saisons ?

Lorsqu’on songe que tous les hommes, que tous les quadrupèdes, que tous les oiseaux consomment incessamment dans l’acte de la respiration un seul de ces deux principes, le gaz oxygène ; que ce même gaz est l’aliment indispensable de la combustion, dans nos foyers domestiques, dans tous les ateliers, dans les plus vastes usines ; qu’on n’allume pas une chandelle, une lampe, un réverbère, sans qu’il aille aussi s’y absorber ; que