Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/10

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concilier à propos les adhésions les plus vives ; ce don, cet art du succès, il le mit tout entier au service du Corps dont il était devenu l’organe. Jamais l’action de l’Académie n’avait paru aussi puissante et ne s’étendit plus loin. Les sciences semblèrent jeter un éclat inaccoutumé, et répandre, avec plus d’abondance, leurs bienfaisantes lumières sur toutes les forces productives de notre pays.

À une pénétration sans égale se joignait, dans M. Arago, un talent d’analyse extraordinaire. L’exposition des travaux des autres semblait être un jeu pour son esprit. Dans ses fonctions de secrétaire, sa pensée rapide et facile, le tour spirituel, les expressions piquantes, captivaient l’attention de ses confrères, qui, toujours étonnés de tant de facultés heureuses, l’écoutaient avec un plaisir mêlé d’admiration.

Lorsque les progrès de la maladie lui eurent fait perdre la vue, toutes les ressources du génie si net et si vaste de M. Arago se dévoilèrent pour qui siégeait à côté de lui. De nombreux travaux sur les sujets les plus compliqués et les plus ardus, après une seule lecture entendue la veille, se retraçaient, à la plus simple indication, dans une mémoire infaillible, avec ordre, avec suite ;