Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/100

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tandis que la théorie de Poisson suppose que l’accroissement de température, d’abord sensiblement uniforme, atteindrait un maximum et diminuerait ensuite. La chose intéresse l’histoire de l’humanité, car si la théorie de Poisson était vraie, la surface de la Terre deviendrait inhabitable au bout d’un certain nombre de siècles. D’un autre côté Fourier avait prouvé aussi que si la Terre recevait toute sa chaleur du Soleil, la température de ses couches serait dans chaque climat la même à toutes les profondeurs accessibles. L’observation des températures à diverses profondeurs devait donc donner la solution de cette grande question de philosophie naturelle.

M. Arago rapporte qu’en octobre 1821, pendant que de concert avec MM. Colby, Kater et Mathieu, il exécutait les opérations géodésiques destinées à rattacher la triangulation française à la triangulation anglaise, il fut mis sur la voie de la solution du problème, lorsqu’il il constata que la température des sources qui jaillissent au pied de la falaise du cap Blanc-Nez est notablement plus élevée que la température moyenne des eaux des puits ordinaires voisins. Il a signalé ce fait à l’Académie des sciences dans sa séance du 23 août 1824, en rendant compte d’un travail entrepris d’après ses indications par M. Bergère, sur les nombreuses sources artésiennes des départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Tous les résultats que M. Arago a pu se procurer à cette époque, et pendant plus de trente années de recherches persévérantes, sur la température des diverses couches de notre globe, sont consignés dans le cha-