Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/16

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de M. Goujon, qui, pendant plus de trois ans, a écrit presque tous les jours, durant près de dix heures chaque jour, sous la dictée du savant astronome.

Le travail accompli par l’illustre directeur de l’Observatoire de Paris dans les dernières années de sa vie, a été immense. Il se faisait faire des lectures dès le matin, avant l’heure à laquelle M. Goujon venait pour prendre la plume, et, le plus souvent, les lectures recommençaient le soir, malgré la fatigue qu’avaient produite dix heures d’une dictée continue. Admirable, étonnante ardeur dans un vieillard devenu presque aveugle !

M. Arago ne pouvait plus faire de recherches bibliographiques ; il lui fallait quelqu’un qui, sur ses indications, sût retrouver facilement, surtout promptement, les passages qu’il avait remarqués dans les ouvrages les plus variés, dont il avait lu une prodigieuse quantité, et dont il se rappelait avec une précision merveilleuse de nombreuses pages. Il me confia ce soin.

Une grande mémoire, dont j’avais eu occasion de lui donner quelques preuves, a été la raison d’un choix que je regarde comme un précieux honneur. C’est encore à cause de ma mémoire que M. Arago improvisait devant moi de longs chapitres. Il ne voulait pas que leur composition se ressentit de l’impatience que lui donnait la nécessité d’attendre que la main alourdie de son secrétaire pût suivre l’expression habituellement si rapide et si vive de sa pensée. J’étais chargé de reproduire ensuite ce que j’avais entendu. Mes notes, qui lui étaient relues, étaient alors corrigées et rectifiées.

La grande préoccupation de M. Arago pendant tout