Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/200

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ressortir le mérite d’une découverte de M. Arago à laquelle on n’avait peut-être pas attaché dans l’origine une suffisante importance :

« Le fait de photographie le plus important que j’aie maintenant à mentionner, c’est la singulière accélération du procédé de M. Niepce, qui lui permet de prendre l’image d’un paysage éclairé par la lumière diffuse, dans une seule seconde, ou au plus dans deux secondes. Par ce procédé, il a obtenu instantanément une image du Soleil sur l’albumine ; ce qui confirme la remarquable découverte, faite précédemment par M. Arago, au moyen d’une plaque d’argent que les rayons qui proviennent de la partie centrale du disque du Soleil ont une plus forte action photogénique que ceux qui partent des bords. Cette intéressante découverte est une des observations photométriques que ce savant éminent s’occupe maintenant à publier. Menacé d’un malheur que le monde civilisé déplorera, la perte de cette vue qui a découvert tant de brillants phénomènes, et qui a pénétré si profondément les mystères du monde matériel, Il complète à l’aide d’autres yeux que les siens ses belles recherches qui doivent immortaliser son nom et ajouter à la gloire scientifique de sa patrie. »

M. Arago termine son quatrième Mémoire sur la photométrie par cette conclusion remarquable, que le décroissement observé du centre vers le bord dans les images photographiques du Soleil doit surtout être attribué à une différence des propriétés que présenteraient les rayons émanés des différents points de l’astre. Par une sorte de prévision du parti que la science tirerait un jour de l’analyse spectrale, il donne en outre le conseil de rechercher si, comme cela semble résulter d’expériences faites par M. Forbes en 1836 pendant une éclipse annulaire, les rayons qui partent du bord et du centre du disque solaire fournissent des spectres dont les raies se correspondent exactement ; enfin, il a soin d’ajouter encore qu’il