Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vants auxquels il a appartenu. Je ne compte pas les brillants comptes rendus qu’il donnait des Mémoires dont la présentation lui était confiée par tous les savants du monde. Dans ses improvisations académiques il mettait tant de chaleur et de talent que les auteurs qui sortaient de l’entendre trouvaient presque toujours qu’il avait fait ressortir les points saillants de leurs travaux beaucoup mieux qu’ils n’auraient pu le faire eux-mêmes. Après l’avoir écouté, les inventeurs avaient une plus haute idée de leurs propres découvertes.

M. Arago ne pensait pas que les académiciens fussent rigoureusement tenus à faire des rapports sur tous les travaux présentés à l’Académie des sciences ; il professait l’opinion que, sauf des circonstances exceptionnelles, les rapports académiques n’étaient pas nécessaires pour mettre en évidence les travaux d’un véritable mérite selon lui, la prompte publicité des Mémoires était la chose importante, l’impression créant seule des titres scientifiques qui finissent par donner à chacun le rang qui lui appartient. Cependant il regardait comme un devoir d’encourager les hommes se vouant au culte de la science, et comme, durant sa longue carrière d’académicien, il a fait en moyenne plus d’un rapport par année, on peut dire que nul n’a pris tant de soin de protéger les jeunes savants. Son influence sur le mouvement des sciences dans la première moitié du xixe siècle a été immense ; par ses conseils comme par ses travaux, un grand nombre de voies nouvelles se sont ouvertes, et un grand nombre de vérités ont été conquises.

Bien souvent on a répété que l’illustre secrétaire per-