Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/48

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« En 1815, M. Mérimée, oncle maternel d’Augustin Fresnel m’apporta une lettre dans laquelle cet ingénieur, retenu alors en province par les travaux minutieux et monotones d’ingénieur des ponts et chaussées, me demandait mon avis sur une explication qu’il croyait nouvelle du phénomène de l’aberration.

« Fresnel avait vu dans divers traités d’astronomie une explication de ce mouvement apparent des Étoiles, fondé sur la composition de la vitesse de l’observateur et de la vitesse de la lumière dans l’œil : il n’en avait pas été satisfait et en avait cherché une autre moins sujette à difficulté ; cette explication était précisément celle que Bradley lui-même avait donnée de l’aberration dans les Transactions philosophiques. Je fis part de cette rencontre au jeune ingénieur des ponts et chaussées : il en fut à, la fois flatté et découragé cependant ce découragement ne fut que de courte durée. Peu de temps après, Fresnel me transmit les idées qu’il avait conçues pour expliquer les phénomènes de la diffraction. Là aussi il avait été précédé par le docteur Young. La lettre dans laquelle Fresnel développait sa nouvelle théorie mérite certainement d’être conservée comme preuve de sa pénétration et de son esprit inventif. Je la transcrirai ici :

« Monsieur,

« Quelques jours après vous avoir annoncé que je croyais avoir trouvé l’explication de la diffraction, j’ai construit un micromètre, au moyen duquel je suis par-