Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/8

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nous n’en découvrons toute l’étendue que lorsqu’il s’est fait ; c’est que l’intelligence qui vient de s’éteindre était cette puissante intelligence sur laquelle l’Académie aimait à se reposer : intelligence étonnante, née pour embrasser l’ensemble des sciences et pour l’agrandir, et dans laquelle semblaient se réaliser, en quelque sorte, la noble mission de notre Compagnie, et sa devise même, de découvrir, d’inventer et de perfectionner : Invenit et perficit.

Dès le début de sa carrière, M. Arago eut le bonheur le plus enviable pour un jeune homme qui osait déjà rêver un avenir illustre, celui d’être associé à un grand travail. Il fut choisi pour aller en Espagne, avec M. Biot, concourir à l’achèvement de la savante et laborieuse opération géodésique qui nous a donné une mesure plus précise du globe. Sa vive capacité et le courage ardent avec lequel il se dévoua il cette belle entreprise lui valurent, à son retour, l’adoption de l’Académie.

Il avait à peine vingt-trois ans. Sa jeunesse même attira sur lui la plus bienveillante affection ; et le Corps qui, de si bonne heure, se plaisait à l’entourer de ses sympathies, le vit bientôt, avec orgueil, les justifier toutes.