Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/91

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dans l’établissement des nouvelles voies de communication, le parti que M. Arago fit adopter eut au moins pour résultat de féconder en France l’esprit d’association, que des résolutions contraires eussent étouffé. J’ajouterai que peut-être on n’a pas tenu assez de compte des recommandations que faisait M. Arago sur la nécessité d’une étude préalable de quelques questions fondamentales, qui engageaient l’avenir et dont les solutions adoptées ont eu pour résultat d’empêcher des progrès qui eussent été excessivement favorables à l’intérêt public. Pour n’en citer qu’un exemple, je dirai qu’une largeur de voie trop étroite, adoptée sur une seule ligne ferrée, a suffi pour forcer toutes les compagnies à prendre un matériel qui ne peut se plier aux perfectionnements dont la pratique indique l’utilité. Les nouveaux systèmes imaginés par MM. Arnoux, Clegg et Samuda, Hallette, Pecqueur et tant d’autres inventeurs ingénieux, ne sauraient être non plus désormais employés, à cause de la difficulté et du prix énorme des transformations qu’il faudrait introduire dans l’exploitation des chemins de fer. M. Arago avait donc raison d’insister pour qu’on ne compromît pas l’avenir par trop de hâte, et je crois que la lecture des rapports dont je viens de parler, et des discours qu’il a prononcés les 12 et 14 juin 1836, le 24 juin 1837, les 9 et 10 mai 1838, le 16 juin 1840, les 2 et 19 juillet 1844, le 20 juin 1845, laissera dans les esprits la conviction de la justesse de ses idées. Dans tous les cas, il y a dans ces pages les documents les plus intéressants sur les inventions qui ont dû s’ajouter les unes aux autres pour amener l’exécution de travaux publics qui n’avaient pas