Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/111

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au début de cette notice, vint constamment à la traverse des travaux de mathématiques, de physique ou de chimie que notre confrère entreprenait. Elle ne fut momentanément vaincue qu’en 1820, 1821 et 1822, pendant les recherches électro-dynamiques, et l’on a vu ce qui en advint. En 1813, Ampère consultait ses amis de Lyon sur le projet qu’il avait formé (je copie textuellement) « de se livrer entièrement à la psychologie. » Il se croyait appelé « à poser les fondements de cette science pour tous les siècles. » Il ne répondait pas à une lettre de sir Humphry Davy : « N’ayant plus, disait-il, le courage de fixer ses idées sur ces ennuyeuses choses-là ! »

Je n’irai pas plus loin, Messieurs ; je craindrais, en insistant davantage sur le tort que la psychologie a fait à la physique, de soulever ici contre la première de ces études une trop grande irritation.

Au nombre des écrivains que l’histoire littéraire a distingués, à raison de leur ardeur constante et infatigable, nous trouverions des hommes profondément pieux, des indifférents et des incrédules. Ceux, au contraire, qui pendant toute leur vie ont été troublés par des combats religieux intérieurs, sont très-rarement parvenus à achever des ouvrages de longue haleine ; Ampère appartint beaucoup plus que nous ne l’avions cru, à cette dernière classe de savants.

Madame Ampère avait, de bonne heure, excité dans l’âme de son fils, les sentiments de piété qui l’animaient elle-même. La lecture assidue de la Bible et des Pères de l’Église, était le moyen infaillible dont le jeune géomètre faisait usage, lorsque sa foi devenait chancelante. Plus tard,