Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’Europe. L’Académie des sciences de Paris, la Société royale de Londres, ne jugèrent pas à propos de répondre. L’Académie de Berlin examina le travail, et écrivit à Mesmer qu’il était dans l’erreur.

Mesmer, quelque temps après son arrivée à Paris, essaya de nouveau de se mettre en rapport avec l’Académie des sciences. Cette compagnie accepta même un rendez-vous. Mais, au lieu de vaines paroles qu’on leur offrait, les académiciens demandèrent des expériences. Mesmer trouva, je cite ses expressions, que c’était un enfantillage ; et la conférence n’eut pas d’autre suite.

La société royale de médecine, appelée à juger du mérite des prétendues guérisons opérées par le docteur autrichien, pensa que ses commissaires ne pourraient pas donner un avis motivé « sans avoir auparavant constaté l’état des malades par un examen fait avec soin. » Mesmer repoussa une prétention si naturelle, si raisonnable. Il voulait que les commissaires se contentassent de la parole d’honneur des malades et d’attestations. De ce côté encore, des lettres dignes et sévères de Vicq-d’Azyr mirent fin à des communications qui devaient rester sans résultat.

La Faculté de médecine montra, ce nous semble, moins de sagesse. Elle refusa de rien examiner ; elle procéda même en forme contre un de ses docteurs régents qui s’était associé, disait-elle, à la charlatanerie de Mesmer.

Ces infructueux débats prouvaient avec évidence que Mesmer lui-même n’était bien sûr ni de sa théorie, ni de l’efficacité des moyens de guérison qu’il mettait en usage.