Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/451

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numents d’architecture, des machines, etc. On arrive à ce résultat par une application intelligente des principes de la perspective linéaire, des principes encore plus délicats de la perspective aérienne, des principes qui règlent ce que les artistes ont si singulièrement appelé le clair obscur. Ajoutons que les représentations pittoresques, si satisfaisantes quand il s’agit seulement de donner une idée générale des objets, seraient à peu près sans valeur pour l’architecte qui voudrait reproduire ces objets avec toutes leurs dimensions.

Qui n’a vu dans de vastes chantiers une multitude de pierres de taille numérotées, de grandeurs et de formes variées ? C’est l’image du chaos. Attendez ! le poseur viendra prendre ces pierres une à une, il les superposera, et le dôme majestueux s’élancera dans l’espace, sans qu’elles dévient même de quelques millimètres de la place et de la forme que l’imagination de l’architecte leur avait assignées ; et des arcades à plein cintre naîtront, sous vos yeux, en affectant une régularité de contours presque mathématique ; et les nervures, les corniches, les dentelles en pierre de l’église gothique, se marieront entre elles avec une merveilleuse précision.

Les constructions en charpente ne sont pas moins remarquables. Les nombreuses pièces qui entrent dans la composition d’un grand comble avaient été taillées, façonnées chacune à part ; l’ouvrier monteur n’a eu, pour ainsi dire, qu’à les présenter les unes aux autres, qu’à en faire un tout, comme l’ébéniste compose, de pièces rapportées, la table d’un échiquier.

Ces beaux, ces magnifiques problèmes n’auraient pas