Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/462

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion des surfaces, ce diable d’homme sera immortel ! »

A-t-on raison de voir dans ces paroles une trace de jalousie ? Ce sera le plus grand éloge qu’on ait jamais pu faire du remarquable travail de Monge.

En 1768, à la mort de Camus, examinateur des élèves du génie, Bossut lui succéda. Monge, de son côté, passa de la place de répétiteur à celle de professeur, que Bossut occupait avant sa promotion ; il avait alors vingt-deux ans.

Trois ans après, en 1771, l’abbé Nollet étant mort, Monge fut chargé de le remplacer ; il se trouva donc à la fois professeur de mathématiques et professeur de physique à l’école de Mézières. Son zèle et sa facilité lui permettaient de satisfaire amplement à ces deux fonctions.

Comme répétiteur, Monge n’avait avec les élèves que des relations individuelles, dans les salles d’étude, à l’occasion des travaux graphiques. Après sa nomination aux places de professeur de mathématiques et de physique, il eut à faire des leçons devant les élèves réunis : son succès fut aussi complet qu’on puisse l’imaginer. Ceux qui se rappellent la réputation, la prééminence incontestée que Monge acquit plus tard comme professeur à l’Athénée de Paris, à l’École normale et à l’École polytechnique, trouveront naturel que je m’arrête un moment à en chercher la cause. Puisse mon investigation devenir profitable à tel professeur qui, placé à l’antipode de Monge, semble ne faire aucun effort pour en sortir !

Monge, comme professeur, appartenait à l’école du philosophe célèbre, « qui, faisant peu de cas, je cite ses