Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/504

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porter un remède efficace au désordre dont il devait plus que personne être frappé, que pour empêcher de semblables difficultés de se reproduire, on pourrait créer une école préparatoire commune à tous les services publics ; une école où l’on enseignerait les principes généraux des sciences, également indispensables aux ingénieurs civils et aux ingénieurs militaires.

Telle est l’idée juste, mais en vérité bien vague dans sa généralité, sur laquelle on s’est appuyé pour faire de Lamblardie le créateur de l’École polytechnique. S’il était vrai qu’un aperçu aussi peu développé légitimât la conséquence qu’on en a tirée, le titre de créateur de notre grande École appartiendrait de plein droit au comité de salut public. Je trouve, en effet, dans le décret en date de février 1794, sur la translation à Metz de l’école de Mézières, un paragraphe où l’on préconise (je cite les paroles textuelles) « les avantages attachés à un centre, réunion de toutes les branches de l’instruction relative aux travaux publics. »

Monge adopta avec enthousiasme la pensée d’une école commune, où l’État réunirait les jeunes gens destinés à le servir dans les diverses branches des professions et des armes savantes ; il fit goûter ce projet aux membres du comité de salut public, surtout à Fourcroy, à Carnot et à Prieur de la Côte-d’Or. Par l’influence du savant chimiste et des deux anciens officiers du génie, élèves de Mézières, la Convention, en créant, le 11 mars 1794, une commission qui devait présider aux constructions civiles et militaires dans toute l’étendue de la République, lui enjoignit de s’occuper sans retard « de l’établissement