Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/523

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voyager et de faire des observations relatives à l’agriculture, tant dans les départements de la République que dans les pays étrangers. »

L’abrogation de cette disposition importante n’a sans doute point diminué le nombre d’inspecteurs nomades que le trésor public devait défrayer ; mais j’hésiterais à dire : la suppression du concours et du contrôle de l’Institut n’a pas empêché le vrai mérite de triompher de l’intrigue, et la mission de comparer les divers modes de culture n’est jamais échue en partage à des agronomes dont la science avait été puisée tout entière dans les Géorgiques de Virgile.

Une autorité qui répudiait avec tant de résolution les privilèges du bon plaisir, qui, substituant le concours à l’arbitraire, se plaçait elle-même dans l’impossibilité de faire des actes de favoritisme, et de se créer ainsi des clients dévoués, devait ne prendre nul souci des limites dans lesquelles l’Institut exercerait son influence. Loin de resserrer la sphère de cette action féconde, on s’était au contraire attaché à l’étendre ; témoin cet article de la loi :

« Lorsqu’il aura paru un ouvrage important dans les sciences, les lettres, les arts, l’Institut pourra proposer au corps législatif de décerner à l’auteur une récompense nationale. »

Voilà, Messieurs, quelques-unes des dispositions actuellement abrogées que Lakanal, Daunou et Monge avaient fait insérer dans les premiers règlements de l’Institut. Vous le voyez, je puis accepter sans crainte la part, quelle qu’elle puisse être, qu’on voudra attri-