Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/525

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ils rendaient à la puissance intellectuelle de la France un hommage mérité, et dont les hommes voués à des études sérieuses doivent se montrer reconnaissants.

Monge fit partie du premier noyau de l’Institut, je veux dire des quarante-huit membres désignés par l’autorité, qui ensuite nommèrent au scrutin quatre-vingt seize savants, historiens, philosophes, érudits et artistes, pour compléter les trois classes, les trois académies dont le corps était composé. On avait compris que l’élection, même dans une première institution, est l’unique mode valable de créer des académiciens.

C’est ainsi, Messieurs, que dès sa naissance l’Institut prit dans le pays la position la plus élevée. Voulez-vous savoir le prix qu’on attachait alors à l’honneur de vous appartenir, lisez la première ligne, toujours la même, d’une multitude de proclamations célèbres, datées de Toulon, de Malte, d’Alexandrie, du Caire, etc ; la voici textuellement : « Bonaparte, membre de l’Institut national et général en chef. » Je croirais vous faire injure en ajoutant un seul mot de commentaire à la citation.



MISSIONS DE MONGE EN ITALIE.


Jusqu’ici, Monge n’avait pas dépassé la frontière du royaume. En 1796, le Directoire l’envoya en Italie avec Berthollet et divers artistes, afin de recevoir les tableaux, les statues, que plusieurs villes devaient céder à la France pour se libérer de contributions de guerre.

Lorsque la commission fut présentée au commandant en chef de l’armée, Monge apprit avec joie qu’il était