Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/644

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crainte d’être démenti par personne, c’est qu’on citerait difficilement un travail dans lequel se trouvent réunis plus de sagacité, de ressources analytiques, d’artifices ingénieux, qu’on n’en voit à chaque page dans les Mémoires de Poisson sur l’électricité. Le géomètre peut être ici comparé à un général qui tantôt aborde l’ennemi de front, tantôt tourne la position inexpugnable dans laquelle il s’était renfermé, tantôt, enfin, ne parvient à l’entamer qu’en ayant recours à des armes de nouvelle invention, et triomphe dans toutes ces luttes.



MAGNÉTISME.


Les phénomènes de l’électricité et du magnétisme ont de nombreux points de contact. Il est bien rare qu’on ait étudié les premiers sans être amené à s’occuper des seconds. C’est ainsi, du moins, qu’a fait notre confrère. Borné par le temps et l’espace, je ne pourrai citer qu’un très-petit nombre de ses calculs.

Un des résultats les plus importants et les plus neufs du voyage de M. de Humboldt aux régions équinoxiales, est la découverte ou la constatation de la variation d’intensité de la force magnétique suivant les lieux. Ainsi, une aiguille d’inclinaison située dans le méridien magnétique, revient à l’état de repos d’équilibre, lorsqu’elle en a été dérangée, avec d’autant moins de force ; elle fait des vibrations d’autant plus lentes, en général, qu’on est plus près des régions équinoxiales. Malheureusement, cette rapidité des oscillations dépend aussi de la quantité de magnétisme qu’on a communiquée à l’aiguille, et cette