Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/650

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il s’agira de savoir suivant quelles lois il se répandra dans ce second fluide et se réfléchira dans le premier. »

Poisson établit d’abord qu’à une distance considérable du centre d’ébranlement, les vitesses des molécules sont sensiblement perpendiculaires à la surface de l’onde sphérique, ce qui est contraire à une conception de Young, reproduite par Fresnel, pour expliquer les phénomènes d’interférences que présentent les rayons polarisés. Sous ce rapport, la théorie est en parfait désaccord avec des expériences dûment interprétées.

Notre confrère avait espéré jadis qu’en étudiant le mouvement moléculaire dans un milieu qui n’avait pas la même élasticité suivant toutes les directions, il arriverait à faire disparaître le désaccord que nous venons de signaler, mais il établit dans le Mémoire dont je donne l’analyse, que cette inégalité d’élasticité ne peut pas amener des mouvements moléculaires parallèles à la surface de l’onde sphérique. Ce moyen de concilier la théorie et l’expérience doit donc être définitivement abandonné. D’un autre côté, Poisson fait disparaître une des principales difficultés qu’on ait opposées à la théorie des ondes ; il démontre que si l’ébranlement primitif a eu lieu dans un seul sens, le mouvement ne se propagera sensiblement, si la vitesse est très-considérable, que dans le sens de cet ébranlement ; que les ondes seront encore sphériques, mais que sur les rayons inclinés par rapport à la direction principale du mouvement, les vitesses propres des molécules fluides seront insensibles relativement à celles qui auront lieu dans cette direction et sur les rayons qui en sont très-rapprochés. Ainsi s’explique