Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/94

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Notre illustre confrère bannit du cours de physique générale l’étude comparative des modifications que les phénomènes éprouvent en divers lieux et en divers temps. Si c’est d’une étude approfondie qu’il entend parler, la thèse peut être soutenue. Dans la supposition contraire, on ne concevrait pas comment, après avoir annoncé qu’aujourd’hui, à Paris, la pointe nord de l’aiguille aimantée décline de 22° à l’occident du nord, le professeur s’arrêterait tout à coup et laisserait à son confrère, professeur de géographie physique, la mission de dire, l’année d’après peut-être, qu’à Paris, avant 1666, la déclinaison était orientale ; qu’en 1666 les observateurs la trouvèrent nulle ; qu’elle n’est pas la même dans tous les lieux, et que dans chaque lieu considéré isolément, elle éprouve une oscillation diurne autour de sa position moyenne.

Ampère trouve inadmissible la réunion qu’on a faite dans l’enseignement, de la matière médicale et de la thérapeutique. Il est très-vrai que connaître les propriétés des médicaments, c’est tout autre chose que savoir les appliquer ; mais, quand on considère que les propriétés dont il s’agit ne seraient guère étudiées si elles ne devaient pas servir à soulager l’humanité souffrante ; que la réunion du point de vue abstrait au point de vue d’application, soutient l’intérêt et fait gagner du temps, on revient à ce qui d’abord avait semblé défectueux. « La vie est courte et l’art est long. » Ces mémorables paroles d’Hippocrate, dont, pour le dire en passant, la matière médicale et la thérapeutique réunies ou séparées ne sont pas encore parvenues à affaiblir la vérité, méritent bien aussi