Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/119

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officiers qui, ayant abandonné les armes spéciales pour passer dans l’infanterie, se sont le plus distingués dans nos guerres d’Afrique. Il y trouvera des noms comme ceux-ci : Lamoriciète (1824), Cavaignac (1820) Marey-Monge (1814), Duvivier (1812), et, puisque je ne puis citer tout le monde, le général Bouscaren (1823), qui, il y a quelques jours, payait de sa vie la prise de Laghouat.

Puisqu’on a été jusqu’à prétendre que les études mathématiques faussaient l’esprit de ceux qui les cultivent avec trop de détail, et qu’elles en faisaient des partisans d’utopies qu’il est bien facile aujourd’hui de blâmer dans leur ridicule exagération ; puisque personne de raisonnable ne les défend, je remarquerai, moi, que ces études n’ont pas empêché la brillante jeunesse de notre École d’imaginer, pour venir au secours des élèves peu favorisés de la fortune, des moyens dont la délicatesse sera appréciée de toutes les personnes ayant un cœur droit et bien placé.

La famille d’un élève ne peut-elle payer les quartiers de pension, elle le fait savoir à un seul de ces jeunes gens : une souscription est aussitôt ouverte pour y pourvoir. Afin que l’élève en faveur duquel tous ses camarades se sont cotisés n’en éprouve aucune gêne dans ses relations habituelles avec eux, on ne le met pas dans le secret, et il souscrit lui-même. Le mystère n’est jamais dévoilé pendant le séjour à l’École de cet élève, boursier d’une nouvelle espèce.

Des circonstances particulières m’ont fait connaître les noms de quelques-uns des jeunes gens qui ont été ainsi