Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/175

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EBN-JOUNIS


Ebn-Jounis (Aboul Hassan Ali ben Abderrahman ben Ahmed ben Jounis ben Abdalaala ben Mousa ben Maisara ben Hafes ben Hyan), né en Égypte vers le milieu du xe siècle de notre ère, appartenait à une ancienne famille originaire de l’Yemen. Un de ses ancêtres, jurisconsulte habile, s’était distingué dans la science des traditions, parties importante du droit civil et religieux des Musulmans ; son père, Abou Saïd Abderrahman avait écrit une histoire de l’Égypte ; lui-même, enfin, avait reçu une éducation brillante, et montré qu’on pouvait être la fois musicien, poète et mathématicien.

Les fathimites venaient de s’emparer de l’Égypte, et Moez Ledinillah fondait le califat du Caire, au moment où l’empire des Arabes se trouvait exposé aux plus terribles bouleversements ; Ebn-Jounis, qui avait voyagé dans l’Irak et puisé à l’école d’Aboul-Wéfâ le goût de l’astronomie, trouva dans le oalife Aziz, successeur de Moez Ledinillah (975-996), un protecteur bienveillant, qui lui fournit les moyens de faire de nombreuses observations. Ces observations remplissent une période de trente ans, de 977 à 1007. Commencées sous Aziz, elles se continuèrent pendant les onze premières années du règne de Hakem, et portèrent sur des éclipses de Soleil et de Lune, sur des conjonctions de planètes et d’étoiles, etc. Ebn-Jounis observait dans le grand Cavafa, au-dessus d’une mosquée appelée pour cette raison la Mosquée de l’Observatoire ; plus tard Hakem,