Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/18

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essayèrent, à l’aide des oscillations d’une aiguille aimantée horizontale, de résoudre le problème qui avait été le but principal de leur voyage ; mais le mouvement de rotation du ballon présenta des obstacles imprévu et sérieux. Ils parvinrent toutefois à les surmonter en partie, et déterminèrent, dans ces régions aériennes, la durée de cinq oscillations de l’aiguille aimantée. On sait que cette durée doit augmenter là où la force magnétique qui ramène l’aiguille à sa position naturelle a diminué, et que cette durée doit être plus courte, si la même force directrice a augmenté. C’est donc un cas tout à fait analogue à celui du pendule oscillant, quoique les mouvements de l’aiguille s’exécutent dans le sens horizontal.

Les conséquences qu’on déduisit de leurs expériences me paraissent sujettes à des difficultés que je signalerai après avoir rendu compte de l’ascension exécutée peu de jours après par Gay-Lussac seul.


ASCENSION DE GAY-LUSSAC SEUL. — CONSÉQUENCES DES OBSERVATIONS FAITES SUR LE MAGNÉTISME ET LA TEMPÉRATURE. — IMPORTANCE DES VOYAGES AÉRONAUTIQUES.


Cette ascension eut lieu le 16 septembre 1804, à neuf heures quarante minutes du matin. Cette fois, Gay-Lussac s’éleva jusqu’à la hauteur de 7,016 mètres au-dessus de la mer, la plus grande bien constatée où les hommes fussent alors parvenus et qui, depuis cette époque, n’a été qu’à peine une fois dépassée par MM. Barral et Bixio.

Dans cette seconde ascension, la physique s’enrichit de plusieurs importants résultats que j’essaierai de faire ressortir en peu de mots.